Estimation des distances : compter ses pas… ou pas

La suite des conseils techniques avisés de Jean

– Dans la recherche de la bonne corrélation carte-terrain, la conscience de la distance parcourue est toujours présente à l’esprit du coureur. Dès « l’entrée dans la carte » pour le premier poste, le compteur de distance personnel se règle en fonction des premiers repères que l’on reconnaît au passage. Savoir mesurer, estimer la distance parcourue est un des atouts de l’orienteur.

– Lors d’un parcours partiel sur chemin, il est bon d’avoir des repères de distance surtout si les repères latéraux (jonctions de chemins par exemple) sont nombreux : si je dois prendre le 3e chemin à gauche, j’ai besoin de savoir à quelle distance se trouve le premier surtout si celui-ci est peu marqué.

– De même, lorsqu’on attaque un poste à la boussole à partir du point d’attaque, en théorie la distance est inutile si la direction suivie est la bonne, mais en pratique, on sait qu’on peut dévier en raison de la végétation à contourner ou du relief changeant. Il vaut mieux toujours avoir en tête la notion de la distance jusqu’à la balise. Surtout s’il n’y a pas de ligne d’arrêt au delà du poste.

Mesure de la distance sur la carte : toutes les boussole ont un règle graduée en mm, la généralisation de l’échelle au 1/10000e des cartes d’orientation facilite encore la mesure (1mm sur la carte = 10m sur le terrain et 1cm= 100m). Avec l’habitude, l’orienteur averti sait estimer 1/2 cm, 1 cm, 1,5 cm sans mesurer.

Attention à majorer la distance si le terrain est en pente : la distance mesurée sur la carte est plus courte en raison de la représentation vue de dessus de la carte (voir schéma)

– Étalonnage de la foulée : La technique du comptage des doubles foulées évite d’avoir un décompte pas à pas trop fastidieux, il est nécessaire de compter le nombre de doubles foulées sur 100m. On le fait sur piste à « vitesse d’orientation », aller trop vite n’est pas réaliste et ne donnera pas un résultat applicable sur le terrain.

– Traduction de la distance mesurée sur la carte en double foulées : en fonction du résultat de l’étalonnage, chaque coureur a un ratio personnel : double foulées/distance (r) soit nombre de doubles foulées sur 100m = r, le calcul est assez simple :

Nb de double foulées = distance à parcourir X r

– Ajustement au terrain : ce comptage théorique est à moduler en fonction des particularités du terrain : si la végétation ralentit le coureur, il faudra majorer le nombre de double foulées, de même si le déplacement se fait en côte (se souvenir du premier schéma), il faudra en plus tenir compte du raccourcissement des foulées.

– Exemple nécessitant l’estimation de la distance : le poste se trouve en forêt le long du chemin, la végétation saisonnière et la distance d ne permettent pas de voir le poste du chemin.

Dans ce cas la technique de la main courante est utilisée (je me tiens à la distance d du chemin et je longe le chemin en parallèle).

La mesure de la distance jusqu’à un point B théorique, situé en amont du poste me permettra de courir sur le chemin alors que si je rentre en forêt dès le point A, je serai ralenti par la végétation et perdrai beaucoup de temps.

Quand on ne compte pas : dans certaines conditions (bonne visibilité en forêt) certaines distances peuvent être estimées sans compter les pas : 100m = un terrain de foot ; 40m= un terrain de hand, 30m = la distance à laquelle je dois reprendre mon souffle (remarque perso).

En approche du poste, l’expérience montre qu’on a plutôt tendance à s’arrêter avant le poste en raison de la course ralentie.

En conclusion, l’appréciation de la distance parcourue est le fruit d’une longue expérience comme à peu près tout en CO. C’est pour cela qu’on en apprend toujours… et qu’on continue…

Jean Garnier – Boussole en Forez

 

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